La Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray organise cette année une campagne de souscription pour financer la recréation de deux sculptures qui étaient autrefois situées dans le jardin de Jules Amiot, oncle de Marcel Proust. Ces deux pièces, que l'auteur, alors enfant, a pu voir, nous sont connues au travers des seules photographies qui nous soient parvenues du jardin de la maison de tante Léonie prises à cette époque.

En forme de grands santons -- la première représentant une forme masculine, la seconde féminine -- ces deux sculptures présentent toutes deux un caractère très original. Quand les travaux de rénovation actuellement en cours permettront la réouverture du musée, ces statues placées au début de la visite constitueront un des premiers témoignages de l'époque de Proust présentés aux futurs visiteurs. 

D'environ un mètre de haut, ces statues recréées seraient l'œuvre d'un artisan français mêlant technologies modernes et traditionnelles afin de reproduire les statues au plus près de leur versions originales.

Différents lots de contreparties sont réservés aux souscripteurs en fonction du montant de leurs dons. La Société des Amis de Marcel Proust étant reconnue d’utilité publique, les dons qu’elle reçoit sont en outre déductibles à hauteur de 60% de l’impôt sur les sociétés (et 66% de l’impôt sur les revenus).

« Mais, comme le galant petit jardinier en stuc du jardin du notaire qui n’était que jardinier, n’avait jamais lâché sa brouette, … »
75 feuillets : p 161 Cahier 4

« Le plaisir que j'avais à voir la statuette, parce qu'elle me faisait penser à un petit jardinier en plâtre qu'il y avait dans un jardin de Combray, n'était rien auprès de celui que me causaient le grand escalier humide et sonore, plein d'échos, comme celui de certains établissements de bains d'autrefois, aux vases remplis de cinéraires – bleu sur bleu – dans l'antichambre, et surtout le tintement de la sonnette, qui était exactement celui de la chambre d'Eulalie. »
Sodome et Gomorrhe II

« C'est aussi en détournant les yeux que je traversai le jardin qui avait une pelouse – en plus petit comme chez n'importe quel bourgeois dans la banlieue de Paris –, une petite statuette de galant jardinier, des boules de verre où l'on se regardait, des bordures de bégonias et une petite tonnelle sous laquelle des rocking-chairs étaient allongés devant une table de fer. »
À l’ombre des jeunes filles en fleurs